Faut-il se lancer dans la conception de sites Internet ?

A qui s’adresse cet article ?

Vous êtes un particulier passionné d’informatique et de nouvelles technologies Internet, vous vous êtes alors certainement demandé un jour si vous alliez vous lancer un service de créations de sites Internet pour des particuliers et des professionnelles.

Que vous ayez appris le développement web à l’école, en formation, en entreprise ou bien même en autodidacte cette question a bien du vous trotter dans la tête à un moment donné.

Dans cet article je vais évoquer l’état du marché de la création de sites Internet pour les particuliers qui veulent se lancer. Cela vous permettra de voir les dangers mais aussi ce que vous pouvez aussi attendre de positif en commençant votre activité aujourd’hui.

PS : L’article a été écrit en 2016 mais il est régulièrement mis à jour afin d’être encore valable en 2019.

Au début du 21ème siècle les webmasters avaient la cote

Au début des années 2000 les activités Internet étaient beaucoup moins structurées que maintenant. Il était fréquent dans les webagencies de voir une seule personne s’occuper entièrement de la partie technique et créatif d’un site à développer pour un client.

En effet à cette époque on évoquait souvent le terme de « webmaster ». Il s’agit d’une personne qui administre complètement un site : gestion du nom de domaine et de l’hébergement, la développement du site (codage), mise en place du design parfois même la création du design, la recherche de trafic, la gestion du contenu et parfois même rédaction du contenu, …

Les web agencies du début des années 2000 étaient pour la plupart des startups dont le webmaster devait développer les pages en html (souvent avec Dreamweaver), faire le design (template), intégrer le template, publier le site sur un hébergement que lui même devait mettre en place sur un serveur dédié ou un hébergement mutualisé. Il devait aussi parfois même rédiger une partie du contenu du site, Tout cela en fonction des recommandations du client avec lequel il était bien souvent en contact direct. Bien entendu il y avait des personnes au dessus dans la hiérarchie pour développer l’activité, faire connaître l’entreprise, trouver des clients, s’assurer que tout se passe bien au niveau technique, etc … mais d’un point de vue purement technique le webmaster était l’homme à tout faire.

L’avantage pour lui c’était la variété des actions qu’il faisait au quotidien. Il était moins exposé à rentrer dans une routine monotone. C’était épanouissant de s’occuper de plusieurs aspects du site dans une activité ou la technique évolue à grand pas.

L’inconvénient c’était qu’il devait être compétant dans toutes les branches de cette activité. Or certains d’entre vous savent très bien que faire du design peut être fastidieux surtout lorsque l’on a pas la création artistique en soi. C’est pour cela que le métier de designer web a rapidement fait son apparition soulageant au passage le webmaster qui pouvait se concentrer un peu plus sur l’intégration du design plutôt que sur le design lui même.

Vers des spécialisations

Le dégonflement de la bulle Internet n’a pas découragé tout le monde. A partir de 2002 on a rapidement vu des jeunes (et des moins jeunes) se lancer dans l’aventure en autoentreprise et plus tard en auto entrepreneur lorsque le statut a fait son apparition en France. La demande était forte et la croissance aussi. Les prestataires de services n’étaient pas très nombreux par rapport à cette demande. Ils pouvaient donc être bien rentables et vivrent convenablement de cette activité. Ils pouvaient aussi se permettre de s’occuper de tout ou presque (sous traitance de la partie design par exemple) et proposer des packs tout compris (hébergement, nom de domaine, création du site, référencement, publicité, …).

Les webagencies se sont quand à elles mises à fleurir… et celles qui ont résisté à la crise Internet de 2001 se sont un peu plus structurées.

Au niveau du développement technique du site, il manquait le coté dynamique, l’apparition du PHP à combler ce manque. Il était devenu quasi indispensable de maîtriser ce langage pour créer un site vitrine dynamique et encore plus un site ecommerce.

Une personne qui n’était pas du métier devait obligatoirement faire appel à un développeur (salarié, auto entrepreneur ou à une webagencie) pour avoir un site un peu sophistiqué, évolutif avec une gestion de contenu (backoffice).

Entre 2002 et 2003 il y avait donc beaucoup de travail pour les développeurs web. Je n’utilise plus le terme «Webmasters» car ils ne pouvaient plus s’occuper de tout. Les sociétés de services web étaient de plus en plus à la recherche de personnes spécialisées (seo, développeurs, designers, …),

L’arrivée de WordPress

Ensuite Wordress est arrivé le 27 mai 2003. Il a permis à de nombreux prestataires de créer assez facilement un blog ou un site vitrine sans grandes connaissances en PHP. Beaucoup de prestataires ont adopté ce CMS afin de proposer à leurs clients un site rapidement avec un backoffice complet.

Il était devenu facile de créer un site (du moins les bases) en quelques clics à tel point que même des gens qui n’étaient pas du métier pouvaient rapidement apprendre à faire un site. De plus WordPress donnait la possibilité d’intégrer en un clic un design déjà tout fait et téléchargeable gratuitement et légalement sur le site officiel ou sur des sites dédiés. Les templates payants n’étaient pas excessivement coûteux (moins de 50€ le thème utilisable sur un site).

Il n’y a pas seulement WordPress, Joomla est sorti en 2005 et a confirmé cette tendance haussière de l’utilisation des CMS. Drupal plus technique donc un peu moins populaire (dans le sens tout le monde peut facilement l’utiliser) a rapidement fait parti des CMS les plus utilisés.

Les conséquences sur le marché après l’arrivée de WordPress (et autres CMS) :

  • Des designers un peu moins recherchés sur les petits sites vitrines.
  • Des personnes qui ne sont pas du métier ont pu faire eux même leur site et le maintenir.
  • Des personnes qui ne sont pas du métier ont pu faire appel à un ami pour réaliser leur site.

Vous comprendrez que dans ce contexte que les prix des prestations de réalisation de sites web ont été revus à la baisse surtout sur les petits sites (sites vitrines, sites persos, blogs, …). Les marges sont devenus moins importantes pour les prestataires mais cela restait toujours rentable car le temps de développement a aussi été réduit.

Cependant les clients à la recherche de développement spécifique sont aussi devenus plus importants et prêt à payer beaucoup plus que 200€ pour un site. D’ailleurs certains de ces développements spécifiques pouvaient être réalisés avec un CMS. Une nouvelle spécialisation est née : développeur Wordress.

On pourrait faire le même constat avec les solutions opensource ecommerce comme Oscommerce, Magento et Prestashop.

La demande dans la création de sites semblent toujours en hausse

Cela n’engage que moi et d’ailleurs je ne dis rien avec certitude. Ma petite analyse est réalisée à partir de graphiques que je vais détailler dans ce paragraphe. Cela vaut ce que ça vaut:-)

Google Trend comme indicateur de santé d’une activité ?

J’aime bien utiliser google trends pour voir les tendances. Cet outils gratuit proposé par Google permet de voir l’évolution des recherches dans le temps. En saisissant un terme (expression) dans la zone de recherche vous verrez apparaître un graphique avec un indice allant de 0 à 100. Vous n’aurez donc pas le volume de recherche mais plutôt une évolution de celle-ci.

Afin de jauger la demande dans la création de sites j’ai saisi le mot clé « création de sites ». On voit clairement que la tendance est fortement à la baisse. En février 2004 l’indice était de 100. En juillet 2016 la valeur est de 3. Cela veut dire qu’il y a 33 fois moins de recherches sur ce mot clé qu’il y a 12 ans. Il faudrait aussi étudier l’évolution d’autres mots clés, y compris ceux de la longue trail. Internet évolue et la façon de faire de recherches dans Google également.

Google Trends Création de sites
Actualisé le 10-06-2019

Est-ce que pour autant la demande a été divisée par 33 ? Je ne pense pas du tout !!!. Je pense qu’elle est quasiment aussi forte qu’avant voir plus mais qu’elle se fait de façon différente avec BEAUCOUP moins de « search ».

L’étude de l’Afnic sur les noms de domaines

Pour m’en convaincre j’ai recherché des statistiques sur les noms de domaine. J’ai trouvé un article intéressant sur le site de l’Afnic. En mai 2015 le laboratoire de l’Afnic a fait une étude sur l’évolution du marché des noms de domaines. Je vous invite à lire cet article et à regarder les graphiques présents dans cet article.

Cette étude montre que le ratio suppression / création est sous 1 depuis 2009. On a pas les années précédentes sur le graphique de l’article mais je suppose que c’était aussi le cas avant 2009. Cela veut dire qu’il y a depuis 2009 moins de suppressions que de créations de domaines. Cela veut dire qu’il y a de plus en plus de domaines actifs sur le marché.

Un autre constat important est que le ratio se rapproche de 1 et devrait le dépasser en 2017 si la tendance reste la même. Cela veut dire qu’il y aura plus de suppressions de domaines que de créations donc de moins en moins de domaines actifs. C’est signe d’un ralentissement de l’activité Internet ? Peut être … mais il faut aussi savoir que beaucoup de domaines avec des extensions parfois exotiques ont été créés sans grande utilité. Certains d’entre eux ont été achetés dans le but d’être revendus, de faire des redirections 301 afin d’améliorer le SEO, de faire des « parkings », de protéger un nom ou une marque … Il y a une sorte d’épuration de ces domaines sans intérêts. Il y aura p-e moins de domaines actifs mais ils seront p-e plus utiles… ce n’est pas plus mal.

Ce n’est pas pour autant que le nombre de projets web diminue car la création de domaine annuelle est toujours en hausse. C’est une bonne chose car les nouveaux domaines représentent une demande de créations de sites même si certains domaines ne seront jamais associés à un site réel; cela a d’ailleurs toujours été le cas. D’ailleurs je ne connais pas le ratio domaines / sites réels et son évolution dans le temps. Si quelqu’un trouve des données la dessus je suis preneur.

Par rapport à cet article de l’Afnic j’ai tendance à penser que la demande de développement de projets web est toujours en hausse mais moins demandée par la recherche Google.

Google toujours important dans l’acquisition de clients

Mais il y a d’autres points d’entrée !

Ce n’est pas autant qu’il ne faut plus essayer d’être présent sur Google. Vous pouvez annoncer sur Adwords et (ou) travailler vous même le référencement de votre site. Cependant il faut savoir que le prix du clic (Adwords) n’est pas donné et que le référencement va être compliqué et long sur les « gros » mots clés (concurrences de sites anciens avec des backlinks, du contenu, …). Il vaut mieux commencer par travailler certains mots clés de la longue trail. Vous pouvez aussi par un prestataire SEO.

Alors pourquoi la recherche (via Google) de prestataires par internet est en forte baisse ? Les raisons possibles; ceux qui veulent faire un nouveau site :

  • ont déjà un prestataire.
  • connaissent un prestataire qu’on leur a conseillé (bouche à oreille) ou qu’ils ont vu sur un site d’avis.
  • vont passer directement par une (grosse) société qui a fait de la pub sur les médias traditionnels et sur Internet (réseaux sociaux, sites d’informations, …).
  • ont entendu parlé d’une société de service dans un forum, un canal irc, ,,,
  • ont parfois l’envie de développer eux même leur site (facilités par les CMS même pour des personnes qui ne sont pas du métier).

La demande semble donc haussière mais aussi plus difficile à atteindre. Il ne faudra pas travailler que le référencement mais aussi et surtout son image. Vous gagnerez aussi des clients par le bouche à oreille. Il faudra garder à l’esprit que cela peut être long et pour forcer les choses (pubs) coûteux. Tout cela devra être spécifié dans votre prévisionnel.

L’évolution de l’offre

Je n’ai pour l’instant pas fait d’analyse sur l’offre (nombre de prestataires, tarifs, …). Je compléterai ce paragraphe si je trouve une étude je manquerai pas de compléter ce paragraphe. Ce que je peux constater c’est que les « grosses » sociétés sont bien présentent (visibilité) et que les sociétés moyennes et indépendantes semblent encore bien nombreuses.

Conclusion

Pour permettre à ceux qui n’ont pas eu le courage de lire l’article en entier je vais citer les grandes lignes importantes et à connaître si vous souhaitez vous lancer en 2016 dans la création de sites :

  • Des prestataires de plus en plus nombreux et spécialisés (Framework, CMS, développement homemade spécifique, …).
  • Une concurrence offshore de plus en plus importante et parfois appréciée.
  • Une concurrence toujours plus forte avec de grosses sociétés qui sont désormais bien structurées avec des budgets pubs énormes.
  • Une demande qui n’a cessé de croître mais qui commence à stagner en 2016 et qui risque de baisser en 2017,
  • Des prix tirés vers le bas pour du classique,
  • Des moyens de plus en plus importants (temps, compétences et argent) à avoir pour se faire connaître sur du Search.
  • Le temps pour se faire connaître plus long et plus coûteux qu’avant.
  • Vous partez peut être de rien ou presque : Money site nouveau, pas ou peu de contacts techniques et de clients potentiels, revenus pub nuls ou presque, … Alors que des concurrents sont sur le marché depuis plus de 10 ans pour certains d’entre eux.
  • Des personnes qui ne sont pas du métier peuvent réussir à faire leur site vitrine (WordPress par exemple, certains hébergeurs proposent même le CMS intégré à l’hébergement mutualisé).

Loin de moi la volonté de vous décourager mais il faut savoir que la bonne époque 2002 – 2005 est passée. Cela ne veut pas dire que l’on ne peut plus réussir dans ce domaine. Il y a d’ailleurs encore plein de points positifs :

  • Le bouche à oreille fonctionne toujours aussi bien et même mieux qu’avant.
  • Les réseaux sociaux sont de nouveaux points d’entrée pour se faire connaître.
  • Un potentiel de clients très important y compris sur du spécifique.
  • Des prix toujours intéressants pour du spécifique et du sur mesure.
  • Des coûts sur l’hébergement et le design assez faibles (beaucoup plus qu’au début des années 2000).
  • Des noms de domaines de plus en plus nombreux même si cela commence à stagner depuis 2016.
  • Des anciens sites à refaire car les technologies évolues (techniques de développement backlend, design, …).
  • Des clients peuvent avoir besoin de développements sous WordPress (ou autre CMS connus) : développer ou améliorer un module par exemple.

Avant de se lancer il faut avoir à l’esprit tout cela et surtout ne pas se dire que tout sera facile et qu’il suffit de proposer des prestations WordPress pour en vivre convenablement au bout de 2 mois en travaillant 2H par jours. Bien entendu on peut toujours trouver des exemples de réussite de ce type…

C’est d’ailleurs une activité qui peut se faire en complément d’un travail en CDI pour dans un 1er temps arrondir les fins de mois et à terme éventuellement basculer à temps plein sur cette activité (attention tout de même au risque d’avoir moins de protections sociales par rapport à un CDI).

Il y aussi des personnes qui arrivent à bien vivre de cette activité et qui sont épanouies dans leur travail. Gardez du recul et faites vous aussi votre opinion. Demandez aussi des avis sur la viabilité de votre projet sur des forums, des canaux irc, …

Pensez qu’il y actuellement des activités web qui ont une très forte croissance; par exemple les applications pour mobiles, le big data, …

Si vous souhaitez partir dans l’aventure surtout définissez bien votre périmètre d’actions. Concernant votre offre posez vous les questions suivantes :

  • Est-ce que vous proposez le nom de domaine et l’hébergement ?
  • Est-ce que des sites vitrines et ecommerce avec quelques adaptations ? Ou plutôt du spécifique ?
  • Quelles technologies allez-vous utiliser ? CMS ? Framework ? Homemade …
  • etc …

Il faudra aussi vous renseigner auprès de votre futur expert comptable pour le choix de la structure. Des sites comme BPI France Création (ex APCE) peuvent aussi vous aider à faire le bon choix.

N’hésitez pas à commenter cet article cela me permettra d’avoir aussi votre point de vue.

2 réflexions au sujet de “Faut-il se lancer dans la conception de sites Internet ?”

  1. Belle rédaction.

    Je me dis que si je me tiens à cet article, eh ben, je fais demi tour et je change de projet 😉

    Non plus sérieusement, on dirait que le métier a clairement changer en relation étroite avec son marché. Cela parait indéniable mais je ne suis pas convaincu qu’un CMS « de base » puisse rivaliser avec un site sur mesure qu’il soit petit ou gros d’ailleurs ? qu’est ce que vous en pensez ? Un beau design, une belle dynamique, de bonnes performances de loading et entouré d’un bon web marketing alors tout le monde est content. Le client se retrouve dans son investissement avec un bon marketing et le webmaster se transforme en une équipe qui peut gérer le Design, le code et le marketing … Cela crée du job et « normalement » de qualité (dans l’idéal).

    Bref…

    Il y a des besoins différents sur le marché , l’arrivée de l’intégrateur web en est une démonstration, directement liée à la montée en flèche de popularité de Bootstrap et jQuery peut être.

    Enfin pleins de questions me viennent à l’esprit.

    Comme par exemple : les agences web ne serait elle pas overbookée ? ne prendraient-elle pas une grosse place sur le marché ? n’engagent-elles pas sur les plateformes telles que LinkedIn ou bien les plateformes freelance ? car ces plateformes se sont démultipliées pour le coup. Twitter est très actif aussi chez les freelance.

    Je suis un peu hors sujet concernant le nombre de création de site, mais le fait de redistribuer les tâches, impose aujourd’hui au développeur web, d’intégrer, de connaitre le code, les frameworks, librairies, base de données, CMS… En terme de travail, d’heures facturables il y a de quoi faire je pense. Et puis il ne faut surtout pas oublier que les webmasters d’hier ne sont peut être pas forcément tous les développeurs , créateurs de site web d’aujourd’hui comme vous esquissiez le début de réflexion dans votre article. tout cela expliquerai les forts besoins sur le marché du travail en développeur web (multi task) et la création de ce nouveau profil de « Développeur / Intégrateur Web Junior » (quelqu’un qui a goûté au job mais qui ne le maîtrisent pas en gros).

    Et donc pour finir , si je sors un peu du sujet c’est que je pense qu’il y a matière à prendre cette réflexion sur un angle plus élargi qui ferai également l’état des lieux de la pénurie d’intégrateur, de l’emprise sur nos sociétés des entreprises du net telles que les GAFA, du changement des comportements des entreprises dans ce secteur qui ont notamment beaucoup misées ces derniers temps sur le Javascript, Node ou bien Python (avec le dossier du Big Data)…

    Avec l’évolution du marché offre/demande, je regarderai alors le créateur de site web plutôt aujourd’hui comme une personne multi-task, qui peut répondre à plusieurs technos, plusieurs besoins, qui peut se former au quotidien et facilement migrer vers une activité de développeur pure (front end/back end) donc une opportunité qui peut aussi ouvrir vers d’autres expériences dans le secteur…

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